Wespran

Le projet Wespran prend racine dans une collaboration initiale en 2000 entre Brice Gianesini, pharmacien et entrepreneur, et Emmanuel Cornillot, son ancien professeur de biologie cellulaire et bioinformaticien. Ils ont commencé par travailler sur un logiciel d'annotation des protéines, ce qui les a amenés à réfléchir à l'application de leur savoir-faire pour résoudre des problématiques industrielles majeures. En juillet 2022, ils fondent Wespran avec l'ambition de traiter les déchets industriels, en se focalisant en particulier sur la décarbonation des industries pour lutter contre le changement climatique. Leur objectif est de proposer aux industries les plus polluantes, telles que les raffineries, les aciéries et les entreprises chimiques, une solution biologique innovante pour valoriser les émissions de CO2 en utilisant des enzymes modifiées.

Wespran s'appuie sur deux experts en énergie, environnement et industries chimiques pour développer la technologie biomimétique FREED (Free Reactions using Enzymatic Electrocatalysis for Decarbonization), capable de transformer le CO2 en méthanol. Ce méthanol peut ensuite être utilisé dans divers secteurs, tels que la chimie, la fabrication de matériaux, ou comme biocarburant.

Rudine Mottaghian, entrepreneur et ancien banquier d'affaires, rejoint l'équipe en octobre 2022 pour renforcer leur traction auprès des investisseurs. Ensemble, ils participent à plusieurs concours et obtiennent des résultats encourageants. Ils sont notamment lauréats du concours d'incubation Up to Start by IMT (Institut Mines-Télécom), reconnus comme Deep Tech Pioneer par le Hello Tomorrow Global Challenge, et figurent parmi les cinq projets les plus prometteurs de Team for the Planet.

Wespran a également noué des alliances stratégiques, notamment avec le CNRS pour le développement des électrodes et Inevo, une filiale d'Orano, pour l'ingénierie des procédés. Actuellement, une première levée de fonds est en phase de finalisation avec un fonds de capital-risque de la Silicon Valley. Complétée par des subventions publiques, cette levée permettra de lancer des expérimentations pour créer un pilote de laboratoire d'ici 2026, de déposer des brevets sur les enzymes et les procédés d'ingénierie, et de développer un pilote industriel à plus grande échelle en 2027. Ce démonstrateur permettra de débuter la commercialisation, ciblant en priorité l'Europe et les États-Unis.

À l'horizon 2050, Wespran projette de traiter 240 millions de tonnes de CO2 par an, soit un total cumulé de 2,5 gigatonnes, représentant une contribution significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.