Infinitus

En 2019, j’ai été sollicité par un membre du conseil d’administration de la communauté Emmaüs de Dennemont (78520 - Yvelines).
Le projet, ou plutôt la problématique, est plurielle : violences, racisme, malbouffe, stress et perte de confiance, santé mentale et physique dégradée, accès et éducation à la nourriture difficile.
Le défi a donc été relevé : concevoir et réaliser un projet co-construit, efficient et solidaire.
Après des rencontres avec les bénévoles de la communauté d’Emmaüs, d’autres rapprochements se sont faits avec les compagnons au gré des relevés de terrain, des repas à l’office, des café partagés et des découvertes de jardins potagers improvisés, parfois même au milieu des déchets du site…
Après ces observations à différents niveaux, est venu le temps des échanges plus approfondis, de la détermination des besoins, des usages et des premières conceptions tant sur l’aspect opérationnel que vis-à-vis des aspects liés aux approches pluriethniques, liés aux usages et à la cohabitation des humains.
Le choix du terrain se porte sur une zone en pente, protégée des vents (sur un plateau sableux) et excentrée de la zone de vie tel un « terrain neutre ».
Après un travail de conception et d’étude, une proposition de plan et de modalité de mise en œuvre est présentée sur le terrain, aux bénéficiaires du site. Cette proposition validée, nous allions pouvoir matérialiser le projet sur le terrain.
Une mobilisation de bénévoles extérieurs, quelques bénévoles de la communauté, puis des compagnons aideront à la mise en œuvre de cette opération.

Les objectifs de ce projet sont de permettre aux compagnons de se nourrir à moindre coût, de transformer leur propre production (et donc d’apprendre), de communiquer et de s’organiser, de respecter et de s’entraider, de partager l’espace, le temps, l’eau, les récoltes, les outils, d’apprendre les uns des autres et de refaire communauté avec les bénévoles, l’équipe salariée et les « clients » Emmaüs qui viennent visiter et acheter.
Lors de la mise en œuvre, en automne 2019, 26 arbres fruitiers et des dizaines de petits fruits seront plantés, 70m de tranchée creusée sur 1m de profondeur pour la gestion des eaux, et plus de 30 m3 de terre déplacés pour créer une mare, une zone sèche, une serre pépinière, un jardin mandala pédagogique médicinal multiculturel et des zones fleuries accueillant une zone de convivialité en son centre.
Les premières cultures ont été mises en place au printemps suivant (2020) par les bénévoles et surtout par certains bénéficiaires courageux. D’autres ont suivi leur exemple peu à peu… 
Le relai a été fait avec les équipes, puis la crise sanitaire mondiale m’a empêché de revenir régulièrement sur site. Le temps a passé mais j’ai pu avoir quelques échos racontant un regain de l’engouement pour ce projet au sein de la communauté… mais le potentiel d’abondance et d’expansion est infini, il est certain qu’un jour cette boucle se refera, et avec davantage de productions, tant humaines qu’agricoles…

Dans cette opération, l’association La SEVE financera les outils, et les engins de travaux, la communauté d’Emmaüs achètera les arbres co-financés par le Parc naturel régional du Vexin français. Mon entreprise individuelle ne percevra aucune rémunération pour cette opération.