-
Amélioration de votre propre santé, bien-être en tant que chef d’entreprise
Amélioration de la santé, du bien-être de vos salariés
Acteur de la transition écologique
Amélioration de la santé par une action solidaire envers d’autres entrepreneurs
-
Entreprise
-
10 à 19 salariés
-
Projet Achevé
Vous allez recevoir à la suite de votre vote un email de confirmation.
Vous allez recevoir un e-mail comportant un lien de confirmation de vote.
Au clic sur le lien, le vote sera pris en compte.
TOUJOURS Y CROIRE
par CONSTRUCTIONS METALLIQUES CHRISTIAN VIAUD
L’histoire de mon entreprise est familiale à de nombreux égards. Pour le projet que je valorise dans ma candidature, je remonte à l’époque de mon grand-père maternel. Celui-ci est décédé l’année de ses 46 ans d’un accident de la route ; je n’étais pas née. Ma grand-mère m’a racontée qu’il venait de signer une affaire « au cul de la barrique », un dimanche matin d’été, empruntant le passage du Gois, une route submersible, seule voie à l’époque pour revenir de l’ile de Noirmoutier.
Vingt-six ans après, son fils ainé qui travaillait dans l’entreprise familiale est décédé, devant moi, un matin à son poste de travail d’une rupture d’anévrisme. Là aussi, l’alcool était en cause, il n’avait pas 48 ans. Il me considérait comme sa fille et venait d’adopter deux enfants Malgaches.
L’alcool est un sujet encore et toujours tabou. C’est un véritable fléau et les entreprises du BTP sont reconnues pour cela.
Pendant plus de dix ans, je me suis culpabilisée de n’avoir rien fait et/ou dit pour « sauver » mon oncle. Au quotidien, je voyais ses allées et venues de chez lui à l’entreprise et vice et versa pour assouvir sa soif…
Bien après cela, et pendant des années, nettoyant les vestiaires, je chargeais la camionnette pour vider les bouteilles vides de bières et autre. C’était à chaque fois des poubelles débordantes de quatre-vingt litres, et ce, bien trop régulièrement. Cela n’était qu’une partie visible de l’iceberg. En effet, ce qui était consommé sur les chantiers n’était pas rapporté à l’entreprise.
Cette histoire, c’était avant. Chemin faisant, lorsque j’ai réalisé que j’allais reprendre l’entreprise, je me devais de mettre un terme à cette fatalité. C’était un massacre de fermer les yeux et de voir des salariés en état d’ivresse.
Je n’ai pu compter que sur moi-même. En effet, la Médecine du Travail m’ayant répondu lors d’un signalement que j’avais fait « si le salarié n’est pas en état d’ébriété lorsqu’il vient dans nos locaux, on ne peut rien faire » : c’est tout simplement inentendable ! Pourtant, deux ans après, cet employé a été victime, hors des horaires de travail, d’un « AIT ». L’entreprise est néanmoins considérée comme coupable puisque le collaborateur a été déclaré inapte. Les conséquences financières sont funestes pour une petite structure surtout lorsqu’il y a de l’ancienneté.
Je prends des risques au quotidien. L’utilisation des engins de chantier, les machines dangereuses à l’atelier, le travail en hauteur sans parler du risque routier. En une fraction de seconde, une vie peut basculer.
Mes salariés connaissent mon histoire et les blessures profondes qui ne cicatriseront jamais. Aussi, pendant des mois, j’ai institué des réunions d’informations avec un consultant extérieur. J’évoquais à chaque fois les risques, les conséquences lorsqu’un accident tragique faisait la une des journaux ici et là. Les salariés devaient comprendre qu’ils me représentaient sur les chantiers ; ils sont l’image de l'entreprise.
Le résultat : c’est qu’après ce travail de longue haleine, j’ai réussi à bannir à presque 100 % l’alcool dans l’entreprise. C’est une véritable Victoire à notre niveau sachant que l’alcool tue plus de 45 000 personnes par an !