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Connaisssez-vous les “9R” de l’économie circulaire ? “Re-think” est l'un d'eux ; c’est à dire re-penser la manière dont on produit - notamment avec des notions d’éco-conception, de circuit court et de proximité.
Relocaliser la production de matières naturelles : 65-70% de l’industrie mondiale textile est issue de la filière pétrolière, puisqu’on s’habille majoritairement en synthétique. En France, nous sommes leader en culture du lin : 60-70% du lin pousse en France. Mais 80-85% de cette production est ensuite envoyée en Asie pour être filée, tissée, et parfois confectionnée - en grande partie pour ensuite être revendue sur les marchés européens. Donc on exporte nos matières naturelles, et on importe du plastique pour s’habiller...
La vision à laquelle Juin fait le Lin participe, est de remettre nos matières naturelles, en relocalisant notre chaîne de valeur autour du lin.
Cette chaîne de valeur existait déjà par ailleurs - mais s’est effondrée en 2005, où on a perdu tous nos moyens de transformer le lin sur notre territoire. Safilin, la dernière filature française, avait dû délocaliser en Pologne pour éviter la faillite. Cet effondrement de notre industrie était notamment dû à la levée des quotas sur les importations textile, dans les années 90/2000. Mais Safilin a relocalisé en 2020, permettant de reconstruire toute une filière sur le territoire - et une seconde filature a ensuite ouvert, la French Filature (groupe NatUp, en Normandie).
Pourquoi le Lin ? Si on revient au “Re-think” de nos 9R, et qu’on se penche sur l’empreinte carbone moyenne d’un vêtement, 35% de son empreinte carbone provient de la matière première. D’où l’importance de bien la choisir au moment de concevoir un habit. Le lin est une matière noble, avec un impact positif tout au long de son cycle de vie : C’est une matière 100% naturelle, qui n’a pas besoin de beaucoup de produits phytosanitaires pour pousser. Par conséquent, pas de microplastiques qui se libèrent à chaque lavage ; pas d’extraction de pétrole pour la matière première. Là où un kilo de coton nécessite au moins 7000 l d’eau pour pousser, le lin ne nécessite aucun arrosage : l’eau de pluie suffit.
Et le lin pousse localement : 65-70% de la production est française - le lin d’Augustin pousse en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Belgique. L’action de transformation du lin en fil, puis en tissu ou en tricot n’est pas une action chimique : elle est 100% mécanique. La fabrication d’un t shirt en lin crée donc plus d’emplois qu’une alternative synthétique. Le lin est thermorégulateur et bactériostatique, donc a besoin de laver son tshirt moins souvent - donc le vêtement dure plus longtemps, et consomme moins d’eau à l’usage.
Enfin, le lin est zéro déchet : la fibre devient du textile, le bois de la litière, la graine se mange… Et même les poussières du teillage peuvent être revalorisées pour fabriquer des briques de combustion.
Comment travailler le Lin ? La culture du lin, notamment en France. D’ailleurs, le nom de Juin fait le lin provient de l’expression “Juin fait pousser le lin, et juillet le rend fin”. En août, c’est le rouissage : on laisse le lin reposer en nappes, dans les champs. L’humidité va commencer à séparer la fibre du bois. Le teillage : en coopérative linière, où on sépare la fibre du lin de bois, grâce à des teilleuses (montrer celle en bois). Le peignage : On garde les fibres, et on les étire, en les parallélisant avec des peignes pour obtenir des rubans de lin. On les homogénéise en mélangeant différentes cultures de lin. D’ailleurs, c’est pour ça qu’aujourd’hui il est difficile d’avoir un vêtement en lin 100% bio, car pour homogénéiser les rubans de lin, il faut mélanger plusieurs sources - et on n’a pas encore assez de volume pour une homogénéisation 100% bio. La filature : on étire et on torsionne les fibres des rubans pour former des fils de lin, qu’on vient ensuite embobiner. Le lin d’Augustin est filé dans les HdF et en Normandie. Le tricotage : il se fait à Roubaix là où Augustin est installé ! Le patronage et l’assemblage : on découpe et on assemble les rouleaux de lin tricoté - c’est Modpassion qui s’en charge, en Normandie.
L’innovation : le lin tricoté
L’innovation chez Juin fait le Lin, c’est qu’Augustin tricote de la maille de lin. C’est très inhabituel de tricoter le lin, d’habitude on le tisse. C’est pour cela qu’on trouve très rarement des shorts, brassières, t-shirts ou leggings en lin. Mais grâce à cette manière innovante de traiter la le lin, Augustin permet de créer des vêtements de sportswear / lifestyle sans faire de compromis sur la matière.