Un œil attentif sur mon bien-être, pour une vision durable de mon métier.

L’entreprenariat est un véritable métier à part entière, bien plus exigeant que ce que j’imaginais au départ. Être entrepreneur, c’est jongler en permanence entre des rôles très différents : un jour opticienne et lunetière, le lendemain community manager, parfois technicienne ou comptable... J’ai l’impression d’être « sur tous les fronts » en même temps, sans bouton pause. Cette richesse est passionnante, mais elle s’accompagne aussi d’une charge mentale que je n’avais pas mesurée au départ.

Depuis deux ans, mon entreprise a pris de l’ampleur, et c’est une fierté. Mais cette réussite a aussi sa contrepartie : le rythme de travail. Depuis le début 2025, j’ai clairement senti un tournant. Il m’arrive de boucler les 35 heures dès le mercredi... Les jours suivants deviennent alors une course contre la montre, et je me surprends souvent à ouvrir l’ordinateur le week-end. Ces moments sont paradoxaux : d’un côté, j’apprécie le calme, sans appels ni notifications incessantes ; de l’autre, je réalise que je n’ai plus vraiment de coupure.

Un souvenir me revient : un samedi soir, je m’étais promis de ne pas travailler. Mais en rangeant mon sac, mon regard est tombé sur un dossier en attente… et je me suis dit : « Juste 15min pour avancer un peu, ça sera fait ». Une heure plus tard, j’étais encore plongée dedans. Ce genre de situation est révélateur : la frontière entre vie pro et vie perso devenait de plus en plus floue.

Petit à petit, la fatigue s’installe. Pas une fatigue passagère, mais une lassitude plus profonde : difficulté à me concentrer, impression de courir après le temps, et même une certaine irritabilité que je ne me connaissais pas. (Sur ce point là, je soupçonne aussi les aléas hormonaux de l’âge…) C’étaient les premiers signaux d’alerte. Avec le recul, j’avais également constaté cela sur d’autres périodes les années précédentes. Il me fallait donc réagir.

Au printemps 2025, je décide de mettre en place une démarche pour préserver ma santé et retrouver un équilibre. En effet, j’ai réalisé que mon entreprise ne peut pas tenir sur la durée si je suis épuisée. Ce n’est pas raisonnable, d’autant plus que j’utilise des outils et machines dangereux...

Pour cela, j’ai choisi de travailler avec Sandrina Perrin (Souffle Positif). Son rôle est de m’aider à prendre conscience de mes modes de fonctionnement, parfois trop exigeants, et de trouver des méthodes plus équilibrées. Grâce à nos séances, j’apprends à :

• identifier mes sources de stress et mettre en place des stratégies adaptées pour les réguler,
• poser des limites claires pour éviter la dispersion,
• hiérarchiser les priorités en distinguant l’urgent de l’important.
• prendre confiance pour la prise de parole en public

Grâce à ce travail, j’ai adopté un regard différent sur mon activité : accepter que l’efficacité ne se mesure pas aux heures passées, mais à une bonne organisation et à des choix judicieux. Ce fut une véritable prise de conscience. En parallèle, j'ai eu l'opportunité d'intégrer en juin un groupe de co-développement avec la Chambre de Métiers. Au départ, j’étais dubitative. J'avais du mal à imaginer ce que je pourrais tirer d'échanges avec des entrepreneurs d'autres domaines.

J’ai été surprise par la richesse de nos échanges. Durant une séance, un entrepreneur a présenté sa méthode pour structurer ses journées en « blocs de temps ». J’ai effectué un changement à mon quotidien ce qui m’a permis de maîtriser ma concentration pour éviter de m’éparpiller. Et surtout, je me suis sentie moins seule. Les autres vivent les mêmes problématiques.

J'ai changé mes habitudes d'organisation. C'est peut-être un détail, mais instaurer des moments sans téléphone, apprendre à dire « non », ou simplement m'accorder de vraies pauses a transformé mon quotidien. Un jour, par exemple, au lieu de déjeuner devant mon écran, je suis sortie marcher et j'ai lu au soleil. Ce court moment a suffi à me donner une énergie différente pour l'après-midi.

Les résultats sont en cours, rien de miraculeux pour l’instant. Ma fatigue a diminué, ma confiance est revenue et je suis plus sereine dans mes décisions. Mon entreprise profite de ce changement : je suis plus lucide, plus disponible et, surtout, je prends les devants au lieu de me laisser déborder.

Rien n’est figé, le travail continue pour consolider ces nouvelles habitudes et les ancrer sur le long terme. Néanmoins, les bénéfices sont déjà clairs : cette démarche m'a profondément transformée, en tant que dirigeante et en tant qu'individu.

Aujourd'hui, je me sens prête à partager cette expérience avec d'autres entrepreneurs. Je crois qu'on a trop souvent l'idée que « tenir le coup » à tout prix est une preuve de force. Mais je suis convaincue du contraire : savoir s’arrêter, demander de l’aide et prendre soin de soi est une véritable force. Parce qu’au final, une entreprise en bonne santé repose d’abord sur un dirigeant en bonne santé.

Avec le recul, je me rends compte que cette démarche, initiée presque par nécessité, est devenue une vraie richesse. J'ai appris que l'entrepreneuriat n'est pas qu'une aventure professionnelle, mais aussi un véritable chemin de développement personnel. C'est avec cette conviction que je continue d'avancer, plus équilibrée, plus sereine et plus confiante en l'avenir.

Depuis le lancement de mon entreprise, j’ai toujours été vigilante aux enjeux liés au développement durable ainsi qu’à ma propre qualité de vie au travail. J'ai fait le choix, dès le lancement de mon activité, d'intégrer une approche d'économie circulaire. Progressivement, j'ai instauré des gestes simples mais concrets qui améliorent à la fois mon quotidien, mon bien-être et celui de mes clients.

Cet engagement se traduit par mon adhésion au réseau Répar'Acteurs et l'obtention du label Éco-Défis, qui met en lumière les entreprises qui agissent pour l'environnement. En mars 2024, j’ai eu la fierté de recevoir le Prix R.S.E. Pays de la Loire grâce à un projet de recyclage innovant. En effet, la fabrication d’une monture génère environ 80 % de pertes de matière. J’ai choisi de ne pas les laisser inutilisées : je les broie, puis grâce à un procédé de thermocompression, je fabrique des plaques qui servent à concevoir de nouvelles montures. Cette démarche illustre ma volonté de réduire le gaspillage tout en donnant une seconde vie à la matière. Jusque là, ces restes de matière étaient utilisés pour fabriquer des bijoux et accessoires.

J’ai bâtie mon entreprise sur une approche humaine forte. La relation client est au cœur de mon activité : j’ai besoin de connaître mes clients plus en profondeur que dans un magasin classique. Cela passe notamment par une grande attention à la communication non verbale. Pour développer cette sensibilité, je participe souvent aux ateliers du Café des Entrepreneuses de Vendée, qui me donnent de bons outils. C’est là que j’ai rencontré Stéphanie Amel (Agis’C Coaching). En 2023, j'ai eu la chance de suivre avec elle un parcours de groupe axé sur le développement personnel, les émotions et les relations. Cette démarche m'a permis d'aller plus loin dans mon cheminement personnel et d'améliorer mon écoute. Dans la même logique, je vois une psychologue clinicienne depuis deux ans pour continuer ce travail d'introspection et d'équilibre.

Soucieuse d’améliorer en continu mes conditions de travail, j’ai également réalisé, il y a deux ans, des aménagements dans mon atelier : isolation en placo et OSB aux murs, installation de panneaux lumineux LED à intensité modulable pour recréer une lumière du jour. Ces améliorations, bien que techniques, ont eu un impact très positif sur mon confort et mon efficacité. Je complète cela par une recherche constante de solutions ergonomiques : par exemple, l’adoption d’un tabouret « selle de cheval » a radicalement changé mon quotidien en réduisant les tensions physiques liées à de longues heures de travail assis.

Cette attention à mon environnement professionnel va de pair avec un travail plus global sur mon hygiène de vie. Suite à une intervention chirurgicale en 2021, j’ai pris conscience de la nécessité de prendre davantage soin de moi. J’ai ainsi repris une activité physique régulière, à raison d’environ 4 heures par semaine, et je veille attentivement à mon alimentation ainsi qu’à la qualité de mon sommeil. Pour m'aider dans cette démarche, je suis suivie par Émilie Paul, naturopathe et sophrologue, qui m'aide à trouver un équilibre durable entre énergie, récupération et bien-être général.

Enfin, je continue à me former régulièrement à de nouvelles techniques pour optimiser mon temps de travail, améliorer mon organisation et préserver mon corps. Ces apprentissages constants me permettent non seulement de progresser dans ma pratique professionnelle, mais aussi de renforcer ma qualité de vie au quotidien.

Au final, mon entreprise est le reflet d'une conviction profonde : il est tout à fait possible de concilier performance, innovation, respect de l'environnement et épanouissement personnel. C'est cet équilibre, que je m'efforce de construire chaque jour, qui alimente ma motivation et assure la durabilité de mon projet.